samedi 9 mai 2009

Les ateliers adultes


Ecrire pour moi, c’est quoi ?...


Ecrire c’est sans doute « m’éloigner » de la réalité présente, quelquefois peu satisfaisante ! C’est m’évader dans le passé, dans mon enfance, dans d’autres lieux, d’autres milieux. C’est « fouiller » presqu’à mon insu et malgré moi dans ma vie, dans des « profondeurs » occultées mais qui réapparaissent au gré de l’écrit.
Ecrire c’est aussi exorciser… ce que je vis, le faire sortir, le dire tout simplement sur la page. C’est sans doute plus facile pour moi que le verbaliser.
Ecrire, c’est aussi et surtout le plaisir des mots, pour leur sens, mais d’abord pour leur sonorité, leur musicalité. Certains mots me paraissent extrêmement beaux, certains laids, d’autres encore terribles, impossibles à dire, à écrire.
Et puis écrire fait partie prenante de ma vie… Je me répète, mais je préfère l’écrit à la parole. La parole est tellement éphémère, tellement changeante. L’écrit ne varie pas, il est fidèle à lui-même, il ne peut être renié. A certains moments, je me délecte à relire ce que j’ai écrit.
Et puis écrire c’est CREER ! Et j’ai toujours ressenti ce besoin vital de créer qui me paraît être le leitmotiv d’une vie…. Mais je ne sais ni peindre, ni dessiner, ni modeler, ni sculpter, ni chanter, ni composer, alors « je me contente d’écrire »…

Marie Claire



Je suis…..

Je suis un ballon bleu qui vole dans le ciel.
Je suis une alouette qui vole sur le pré.
Je suis un chat fripon qui joue sur la terrasse.
Je suis cet arc-en-ciel qui enjambe le pré.
Je suis le gai torrent et la truite vermeille.
Je suis la barque verte qui tangue sur le lac.
Je suis le pêcheur calme qui dort près de son chien.
Je suis le marronnier qui touche les nuages.
Je suis le vent du Nord qui emporte les feuilles.
Je suis l’imagination qui m’emporte si loin.

Sylvie


Lettre à un écrivain

Ecrire à un écrivain n’est pas chose facile. C’est pourtant ce que je fais en vous adressant cette lettre aujourd’hui.
C’est votre écriture qui m’a touchée dès le premier livre.
Si belle, si fluide et, malgré cela, si simple.
Ne voyez aucun sens péjoratif au mot « simple ». Mais, à vous lire, il semble si facile d’écrire.
Votre univers est posé dès les premières lignes. Un univers souvent très sombre où l’espoir n’apparaît pas ou très peu.
Pourquoi cette désespérance ?
Reflète-t-elle un état d’âme ou êtes-vous un autre lorsque vous écrivez ?
J’ai beaucoup de mal à exprimer ce que je voudrais dire. Je n’ai pas d’inspiration. Les mots sont rebelles à venir.
Vous voyez, je vous rejoins dans une forme de désespérance. Une désespérance face à une page qui ne veut pas se laisser faire et où les mots se désagrègent à son contact.
Finalement, c’est peut-être la raison pour laquelle j’aime vos livres. Nous nous retrouvons au bout d’une ligne noire où l’espoir survient au dernier moment, telle une lueur libératrice.
Sur ces mots d’espérance, je vous attends pour votre prochain livre, avec sérénité.
Sylvie


A L’image de « la disparition de Georges Pérec »
Texte avec suppression de la voyelle U


C’était décidé… Elle allait partir faire le périple des ses rêves ! Non pas ce voyage lointain dont rêvent les gens, ni même ce petit voyage en Calabre, son projet d’avenir, mais simplement cette balade à vélo, avec ses sacoches, en totale liberté.
Le temps s’offrait à elle… alors elle allait en profiter ! Serpenter les chemins longeant la côte bretonne, avec l’océan comme spectacle permanent, omniprésent, vivifiant… s’arrêter, visiter les îles (Groix, Belle-Ile, Ré) et se diriger vers les Landes. Arpenter les pistes à l’ombre des pins et aller vers la frontière espagnole. Biarritz serait le terme de son échappée, en solitaire.
Et là, elle passerait la semaine entière… la plage, les bains, les footing, les promenades, les visites de galeries, d’églises, de chapelles, évitant le monde et s’immergeant dans cet environnement marin, sa passion. Elle irait même à la pêche dans les rochers et nagerait à l’infini, avec son masque, en apnée, derrière les bans de poissons argentés.

Marie Claire

Lou et Sarah… Octobre 2007


Comme chaque fin de semaine, Lou quitte la ville pour aller passer le week-end chez sa cousine. Lou est fille unique et elle adore retrouver Sarah, plus âgée qu’elle bien sûr, mais tellement amusante et surprenante !...
Sarah la taquine, lui joue des tours, et trouve toujours une occupation nouvelle et plaisante. Et en ce début novembre, l’occupation essentielle du dimanche s’avère être la cueillette des olives.
Un seul olivier trône au milieu du jardin… Il est haut, charnu, et ploie sous les verdales, ces petites olives vertes qui, en ce début d’automne, virent au rose, au violet ou au noir, selon l’exposition des rameaux.
Sarah sort deux échelles de la cabane de jardinier et donne la plus haute à Lou tout en la tenant de l’autre main, comme pour la rassurer ? Mais cette dernière est interloquée par la hauteur de cette échelle… Pourquoi Sarah lui a-t-elle donné la grande échelle alors qu’elle, elle a gardé la petite ? C’est inversement proportionnel à leur taille ? Bizarre… bizarre … songe Lou. Et elle se creuse la « cervelle » tout en dirigeant ses yeux vers la cime de cet objet de malheur.
Est-ce un acte délibéré de la part de Sarah, est-ce une erreur, est-ce une étourderie (Sarah est tellement distraite), est-ce une farce, a-t-elle conscience du danger que représente pour Lou le fait de monter tout là-haut ?...
Alors, elle a une révélation… Sans aucun doute, Sarah veut pouvoir continuer à bavarder avec sa petite cousine. Et avec une échelle plus petite, Sarah, qui mesure le double de Lou, aura son visage au même niveau que cette dernière..
Tout cela se bouscule dans la tête de Lou qui reste perplexe, les yeux rivés sur les plus hauts barreaux, alors que Sarah, stoïque, fixe un point à l’horizon, dans un mutisme total ! Tout cela est bien étrange, pense Lou, et un silence de plomb s’installe entr’elles, chacune semblant « plongée » dans ses pensées…
Et si c’était cela le but poursuivi par Sarah ?... Faire taire sa petite cousine afin d’être un peu tranquille et de pouvoir rêver à son prince charmant. Et oui, Lou a trouvé la clef de l’énigme, elle en est sûre.
La situation est tellement loufoque… Sarah est amoureuse !...

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