dimanche 20 décembre 2009

Moulin galand par Clairette

Que s'est-il passé dans ce coin de rue à la vue de cet églantier qui représentait le dernier îlot de grâce avant d'arriver à la voie ferrée vers laquelle nous courrions très vite afin de ne pas rater le passage de la micheline à 7 H 50 ?

mercredi 16 décembre 2009

Humeur d'un automne par Clairette



Cloche de l’église qui sonne au loin.
Le bruit de mon crayon qui court sur le papier,
ce dernier n'arrive pas à rattraper le fil de ma pensée.
La bague à mon annulaire gauche qui brille, plus visible encore avec un reste de bronzage.
Clinquant d'une bague de pacotille, elle est jolie pourtant !
Je me sens ridicule à parler de cette bague.
En fait je ne vois qu'elle en écrivant, c'est malin.
Anna arrive demain, je suis contente.
Une voiture vient de s'arrêter, cela me fait penser à la mienne qui est mal garée.
Je vais être obligée de ressortir, quelle barbe.
Je pense à l'idée d'un thème pour un travail d'écriture automatique, j'espère que cela les amusera.
Je n'écris plus, je les regarde, concentrés sur leurs feuilles.
L'un a levé les yeux et s'est arrêté d'écrire pendant quelques secondes.
Je l'ai regardé en silence et il a souri.
Un autre doit être mal assis, la chaise est en bois et il se tortille discrètement,
les autres écrivent c'est tout.
Cela m'amuse de les voir, attentifs, et l'espace de quelques instants je me sens importante.
En rentrant tout à l'heure je rangerai cette bague dans un tiroir.

jeudi 10 décembre 2009

atelier au café de la place







Le Café de la Place à Saint Rémy a la gentillesse de nous accueillir tous les mercredis de 14 H 30 à 16 H 30.

jeudi 26 novembre 2009

"Le temps s'écoule" par Clairette

Rien de personnel, juste un travail d'écriture qui consistait à écrire un texte dont le thème était "anniversaire surprise" avec la contrainte de ne pas utiliser le verbe être.



Je viens d’avoir , euh ! En fait pas envie de le dire, une partie importante de ma vie vient de s’écouler.
Et pourtant hier me semble tellement proche.
J’avais envisagé de fêter ça dignement et en fin de compte avais changé d’avis.
Depuis quelques temps je me sentais un peu déprimée.
Accaparée par un nouveau travail dans lequel je ne me plaisais pas vraiment avec un emploi du temps très lourd, pas trop l’esprit à la fête.
Une vie sentimentale en lambeaux et les enfants loin.
Sauf ma dernière qui part à la fac dans quelques semaines.
Je la regardais, grandie, presque adulte et encore si petite.
Donc ce fameux jour, je rentre chez moi, il fait très chaud en ce mois de juin.
J’arrive dans le parc, j’entends un bruit de fond avec de la musique et quelle surprise ! Je les vois.
Je me sens à la fois heureuse et furieuse.
Curieuses des attentions des autres. Ma vie défile à grande vitesse, quel vertige.
Mais je souris avec émotion quand j’aperçois d’abord mes enfants et ensuite des amis venus de loin et que bien entendu je n’avais pas vu depuis des années.
Par contre quelle drôle d’idée d’avoir invité Marie Laure, perdue de vue depuis si longtemps, faisant partie d’un passé que je souhaitais ne plus évoquer.
Et mes petits, mes tout petits, si chers à ma vie. Ils me sourient.
Pas d’inventaire ! Pas encore ! Je tente seulement de comprendre qui se trouve à l’origine de cette journée, même si cela semble évident.
Je deviens spectatrice de ma vie à les voir tous réunis autour de ce grand buffet. Ils ont l’air joyeux, et je déambule au milieu des uns et des autres.
Je baisse les bras, je vais juste tenter d’apprécier chacun comme il se doit.
On pourrait se croire dans une comédie à la Ettore Scola dans les années 70, sourires forcés ? Sourires sincères ? Tout le monde parle en même temps à grand renfort de gestes.
Tu as l’air si jeune ! Tu n’as pas changé, mais je ne t’aurais pas reconnu ! Prends ça au passage ! Des enfants courent, s’agitent.
De vraies étreintes, l’émotion partagée de façon furtive et fugitive, des regards, de la douceur, le temps passe pour chacun à la même vitesse mais pas de la même façon.
Quelqu’un parle de cadeaux, je commence à me sentir légèrement grise, beaucoup de champagne et d’émotions, l’ambiance trop surréaliste pour moi. Je ne mesure pas vraiment ce qui se passe réellement.
J’irais bien me reposer, et voilà que je me retrouve les bras chargés de paquets, de dessins. Le temps des remerciements.
Un livre, deux livres, trois livres, pas mal de films, des objets inattendus, mais que l’ont sent réfléchis, pensés. Les battements de cœur qui s’accélèrent, je mesure la portée de chaque geste.
Mon petit bout de petit fils me tend les bras, « bon anniversaire maminette », bras autour de mon cou, un énorme baiser, j’aime l’odeur de l’enfance, elle rassure.
En me penchant vers lui, j’aperçois ma fille aînée souriante. Je vais vers elle, elle me tend une enveloppe.
- « de notre part à tous les trois », tu n’y échapperas pas, il n’y a que l’avion à prendre !
Je souris, un séjour en Irlande, j’en rêvais depuis si longtemps, mais ma peur maladive de l’avion m’empêchait de l’envisager.
Quelle belle idée ! Et s’il ne pouvait y avoir qu’un aller….Je peux rêver, non ? J’ai aujourd’hui…au fait combien ?

samedi 21 novembre 2009

A la rencontre de Valère NOVARINA.

Le Théâtre d’Arles a convié les participants de l’atelier d’écriture que j'anime à l’espace jeunes de Saint Rémy de Provence, à effectuer un travail de réécriture sur un extrait de la pièce « LE REPAS » de Valère NOVARINA.
Ceux-ci ont relevé le défi.
Une lecture de leur texte s’est déroulée en présence du Metteur en Scène Thomas QUILLARDET, qui a su apprécier à sa juste valeur le travail fourni par ces jeunes.
Ce premier échange, en présence également de lycéens d’Arles, qui ont joué dans le cadre d’un atelier théâtre un extrait de la pièce, a permis de découvrir les particularités d’un texte haut en couleur.
Yasmina BALLAT avec « la légende des 8 tigres », Paul AUTRIC avec « la fin de l’humanité », Mathis OUBRE avec « apocalypse joyeuse », Pierre BARREAU avec « le festin » et Mohamed ZAANAN avec « le repas » ont apporté un regard différent à cette pièce riche en expressions et magnifiques envolées lyriques.
Une 2ème rencontre avec Thomas QUILLARDET se fera à l’issue de la représentation le 1er décembre prochain, à laquelle ils sont conviés.







mercredi 11 novembre 2009

"Furtif" par Clairette


Rappelez-vous, il me semble pourtant vous avoir déjà parlé de lui.
Si, si, je me rappelle à quel propos j’avais fait allusion à cette rencontre.
Oh, elle n’était pas très glorieuse, j’avoue, je n’étais pas au mieux de ma personne.
Je ne voyais rien ou plutôt je n’avais pas envie de voir.
Quelques échanges sur des sujets communs, un déjeuner, rien de très original.
Le souvenir est confus, certainement superficiels les propos tenus.
Un baiser échangé, enfin je n'ai pas eu le temps de dire oui ou non, mais j’ai su l’apprécier puisque j’y ai répondu.
On se revoit, tu m’appelles ? Et j’ai pris la fuite. Il m’a fallu le revoir longtemps après pour comprendre qu’il n’était pas en cause.
Envie de rien, c’est tout.

samedi 7 novembre 2009

"Le repas" de Valère Novarina


L'association a été sollicitée par le Théatre d'Arles pour un travail de réécriture sur un extrait de la pièce de Valère Novarina.
Paul, Mathis, Mohamed, Yasmina et Pierre ont envie de le faire.
Une lecture de leur texte se fera en présence du metteur en scène, Thomas Quillardet, le 18 novembre.
En attendant une petite "répétition" .

mercredi 4 novembre 2009

Milo, 5 ans

Je suis très fière, d'autant plus que je n'y suis pour rien !!!


mardi 3 novembre 2009

"Petit délire sur une histoire vraie" par Clairette


Elle essayait en vain de se repérer dans l’espace. Ses yeux ne s’étaient pas encore habitués à l’obscurité.
Et pourtant je la voyais, moi qui étais assis dans le fauteuil face à la porte.
Rien que de la voir j’en avais des hauts le cœur.
Cherche l’interrupteur cocotte !
Elle était là, ridicule, les bras tendus. Je suppose qu’elle devait dire quelque chose, râler sûrement. Dans l’obscurité je ne pouvais pas lire sur ses lèvres, mais je riais intérieurement, après tout aujourd’hui je n’ai plus beaucoup de plaisir.
Je suis là, cloué pour toujours dans un fauteuil.
Il ya des gens comme ça qui n’ont pas de chance. J’aurais pu arriver dans ce monde, beau bébé, rieur, et je l’étais, mais un petit couac et je suis né difforme.
Mais je me suis fait une raison avec le temps, et puis un jour, j’étais déjà grand, je me suis trouvé pris au piège dans un immeuble où une bombe avait été posée. Quelle tuile !
Et cela m’a rendu sourd, elle est bizarre la vie.
Mais j’avais malgré tout conservé l’usage de mes mains, et croyez moi j’en profitais, je m’étais mis à dessiner avec fureur.
Je prenais plaisir à toucher le cul des filles qui passaient près de moi, on n’osait rien me dire. Le pauvre !
J’étais placé dans une institution spécialisée. Super ! Spécialisée en quoi ?
Et par-dessus le marché, depuis quelques semaines on m’avait collé, le soir, une espèce de mégère pour s’occuper de moi. Quelle emmerdeuse.
Dès qu’elle entrait dans la pièce, elle allumait le plafonnier sans se préoccuper de moi. J’aimais rester dans le noir, cela me reposait, mais elle ne l’avait toujours pas compris, ou faisait semblant.
J’ai donc décidé de supprimer toutes les ampoules de la pièce, à commencer par les trois lampes qui trônaient sur les guéridons, que j’avais bien entendu pris soin de déplacer, et pour finir ce fichu plafonnier, il m’en a donné du mal.
Une chaussure a fini par avoir raison de lui, cela m’amusait. Il y avait du verre partout, avec un peu de chance elle tomberait et se blesserait.
Elle ressortit et revint en me collant une lampe torche en plein visage. Elle vociférait :
« Et comment je vais faire pour changer les ampoules ? »
Qu’est-ce que j’en sais moi, débrouille toi ma vieille !
La vie ne m’avait pas gâté, pourquoi devais-je me préoccuper d’une ampoule, hein, je vous l’demande !

vendredi 30 octobre 2009

La semaine du goût

samedi 17 octobre 2009 à la Bibliothèque Roumanille

1 « le goût de l’effort »

- C’est aimer se surpasser, c’est vouloir aller au-delà de ce qui est possible.
- C’est savoir que dans la vie on rien sans rien.
- C’est se dépasser soi-même.

2 « le goût du salé »

- Une bonne tranche de saucisson.
- C’est aimer préparer une bonne quiche par exemple.
- C’est le préférer au goût du sucré.

3 « le goût du sucré »

- Rester enfermé chez un pâtissier, et passer la nuit à goûter tous les gâteaux.
- Qui n’aime pas manger sucré ? Le souvenir de l’enfance, les bonbons qui collent dans la main, se lécher les doigts après avoir mangé un carambar dégoulinant.

4 « le goût de l’aventure»

- C’est partir seul, sac à dos, sans but précis.
- C’est vivre en couple.

5 « le goût de la vie »

- Pouvoir se dire tous les jours que le bonheur est à portée de main.
- Se sentir heureux d’être là, pouvoir profiter de tout ce que nous offre la nature, les autres, être en bonne santé et surtout être aimé.

6 « le goût du mariage »

- J’ai eu tellement le goût du mariage que j’y ai goûté 2 fois.
J’ai donc goûté le bonheur, la galère et la déception.
Puis de nouveau le goût du bonheur…que je veux goûter jusqu’à ma mort.

7 « le goût du chocolat »

- Un moment de délice suprême. Le soir se relever pour aller chercher un morceau (allez, deux !) de chocolat noir et revenir en silence sous la couette, reprendre mon livre et m’y replonger en croquant de petits morceaux.
Je les laisse fondre sous la langue. Le dîner est loin déjà. Je me suis brossée les dents ; bref, je ne devrais pas…et mon régime ! mais non cela ne fait pas grossir, c’est un remède gorgé de magnésium.
Pensées culpabilisantes vite chassées ! le goût du chocolat m’apaise, réjouit mes papilles. Il sent le chaud, l’exotisme des fèves de cacao sous le soleil. Il console, il rassure.
A Noël, il devient festif et nous choisissons avec soin les ballotins, boîtes magiques où nous puiserons en choisissant inopinément la forme, la ganache parmi les papiers brillants : noir, au lait, blanc, chacun y cherche ce qu’il aime depuis son enfance. Moi j’en garde le goût exquis de l’interdit, le souvenir d’une crise de foie, d’un excès qui valait bien les misères qui s’en suivirent.
Donc ce soir, comme chaque soir, je me lève pour allez déchirer subrepticement le papier argent et repartir déguster ce petit trésor noir dans le calme de la nuit….mais attention pas de tâches sur les pages du livre !

- Sucré, corsé, amer, avec noisettes, amandes et autres friandises.
Un moment de plaisir qui adoucit la vie

8 « le goût du néant »

- Impossible d’écrire, je viens de passer une des plus horribles soirées de ma vie.
Le soleil se lèvera demain …

9 « le goût des épices d’orient»

- De Marco Polo à un voyage au Maroc, les épices sont venues nous ouvrir un horizon culinaire et culturel qui nous colore la vie.

10 « le goût et l’odeur »

- Quelle délicieuse sensation quand la cuisine embaume une délicate odeur de mélange de saveurs. On a envie de mettre les pieds sous la table et de savourer ces mets.

11 « le goût du silence »

- Quoi de plus plaisant que de s’endormir dans une prairie l’été et de goûter au silence de la nature.
- Pouvoir vivre le silence à deux, quelle douceur !
- Silence. Un bien grand mot.
- Le silence… c’est noir. Le silence…c’est blanc. Blanc cassé comme un goût de solitude coincé entre les incisives.
Noir profond comme un bout de tranquillité imprimé sur le palais.
Le silence bleu et épais telle une mer couleur saphir, oppressant.
Un silence rouge et fugace, fait d’ocre pourpre azurément.
Un silence boréal, un silence d’étoiles cachées sous leur langue céleste, aux relents éthérés et au parfum de vide.
Le goût du silence, tiens le silence a un goût ! noir et blanc, bleu et rouge, qui explose dans la bouche en un millier de sensations.

12 « le goût du fromage râpé dans les pâtes »

- On ne fait pas mieux ! imaginez une plâtrée de coquillettes sur laquelle on rajoute une belle noix de beurre, et surtout, surtout, une poignée de gruyère râpé.
Une cuillère à soupe et voilà que commence un grand moment de plaisir !

13 « le goût d’un baiser »

- Moment unique quand il est partagé avec l’être aimé. Le premier baiser, celui dont on se souvient longtemps, celui qui reste imprimé dans notre cœur.

Ecole primaire Regain à Verquières - classes de CP et CE1

Catalina
Le goût du fromage
J’aime le manger tout seul, sans pain.
Parfois c’est fort comme le roquefort.
J’aime le goût du gruyère avec des pâtes quand c’est fondu et tout collé. Ca fait des fils
Caroline
Le goût de sa peau
C’est un peu salé, un peu sucré.
Quand je mets de la crème, elle a le goût de la douceur, comme le miel.

Julie
Le goût du chocolat
C’est bon avec du lait. C’est sucré.
J’aime le goût du chocolat au riz.
Ca craque, ça croustille.
J’aime aussi le chocolat au chewing-gum.
J’aime quand ça fond sous la langue.

Laurine
Le goût du silence
J’aime la sieste, le calme.
On se repose même si on ne ferme pas les yeux.
On pense, on réfléchit, on rêve.
On pense aux gens qu’on aime.

Tiago
Le goût de l’aventure
Je pars chez ma mamie et je change de maison.
Avec Corto, on fera un restaurant.
Il sera grand, on mangera des pâtes, de la viande et du saucisson.

Carla
Le goût du fromage

Le goût du fromage c’est un peu bon surtout quand c’est hiver.
Sur le pain quand il y pas la mie.

Charlotte
Le goût du mariage

J’aimerais me marier.
J’inviterais la maîtresse, ma maman et mon papa.

Rachel
Le goût du chocolat

Le chocolat c’est bon, mais ça fait mal au ventre.

Lola
Le goût du miel
Ça guérit.
Le miel guérit.
Le miel vient de la ruche.
Les abeilles fabriquent le miel.
Les abeilles habitent dans la ruche.

Maximilien
Le goût de l’aventure
Sucrée l’aventure.
Les sucettes, La Rochelle, l’aquarium.
Les bonbons, la promenade.
Le chewing- gum, la grotte.
Le carambar, les villes.
Les vacances.
Le voyage.
Paris.

Alyssa
Le goût de l’aventure
A Paris.
S’est d’être à l’école.
D’être avec la maîtresse et maman et papa et Jérôme et mamie et papi.

Florent
Le goût du miel

Le sucre du miel est très très sucré.
Il ne faut pas en manger toujours, parce que c’est très très sucré et pas très bon pour la santé.

Gaëlle
Le goût de la poêlée de champignons

Le goût d’une poêlée d’une poêlée de cèpes.
L’Ardèche, les feuilles,
Le bois, la nature, les arbres,
Les branches, les animaux, les oiseaux,
Les fruits, la lumière, les fleurs,
La couleur du ciel bleu,
La terre, les nuages, les herbes
Les légumes, l’eau, les cailloux,
Les copains.

Eliot
Le goût du chocolat

C’est fabriqué dans une usine.
Et peut-être que tous les enfants aiment le chocolat.

Annaëlle
Le goût du sucré
Le bonbon sucré.
Une sucette,
Du chewing-gum,
Un carambar,
Un chocolat.
Lucile
Le goût de la cerise
Au fruit.
Au cerisier.
Au rouge.
Aux fraises.

Morgane
Le goût de la cerise
Rouge.
La fraise.
Un arbre, j’adore.

Simon
Le goût de « j’ai oublié de donner mon petit papier »



lundi 26 octobre 2009

"douceur de l'attente" par Clairette

La patience est de mise,
Même si l’âge ne rend pas forcément sage,
Quoi de mieux pour s’aérer la tête,
Que d’y mettre un peu de poésie.
Le silence s’est joliment interrompu,
Il est revenu.
Du moins il m’est apparu, en rêve !
Prémonition peut-être !
Il m’a dit non, pas ce soir,
Attends-moi, la semaine prochaine peut-être,
Sa voix coule dans mes veines,
J’ai perdu son souffle il y a si longtemps, mais sa voix aujourd’hui
Une sonnerie, c’était lui, curieuse réalité,
Et le silence est revenu,

"Fuite et renaissance" par Clairette


Avais-je le droit de le laisser ? Quelle drôle de question !
Cela faisait déjà pas mal de temps qu’il revendiquait sa liberté, mais il ne partait pas.
Plus rien ne me retenait.
Un doigt sur la carte, une valise à la main et j’entrevoyais ces quelques semaines à venir comme une deuxième vie qui commençait.
Je fermais la porte en laissant derrière, du moins je l’espérais, toutes mes douleurs.
La roule défile. Je suis pensive, le temps d’un long flash back et me voici arrivée.
J’ai toujours su que je reviendrais dans cet endroit que je ne connaissais pas. Si, si, je dis bien revenir, je l’ai tellement rêvé.
Pourtant d’autres lieux m’attiraient, mais inexorablement c’était LA que je devais me rendre.
Aller à la source, comprendre.
La maison se trouvait à fleur de dune, nous étions à la fin du printemps.
Le son magique des vagues qui viennent frapper sur les rochers.
La marée était haute, un vent léger donnait au ciel une couleur particulière, passant du bleu limpide au presque blanc.
Cette fin de journée semblait assez irréelle.
Il faisait très doux, l’envie se fit sentir de goûter à la nuit sur cette plage déserte. Affronter toutes ses peurs.
Celle du noir, de l’immensité de l’eau, du silence qui nous enveloppe, qui rend chaque bruit plus inquiétant qu’il n’est en réalité.
J’avais la nuit pour accepter cela.
Enveloppée d’une couverture, je m’allongeais sur la plage, tentant de contempler les étoiles qui commençaient à scintiller.
Mon cœur battait très fort dans ma poitrine. Il me fallu beaucoup de temps pour apprivoiser cet environnement que je croyais plus dangereux que celui dont je tentais de me détacher.
La présence des autres, même hostile, rassure. Pourquoi ? Je fermais les yeux en tentant d’éloigner de mon esprit toutes mes indécisions, toute l’acception de la violence subie. Je suis tellement fatiguée.
Peut-être m’étais-je endormie. J’avais un peu froid, le bruit des vagues s’était éloigné.
La nuit était déjà moins noire, je me sentais rassurée. Le calme intérieur était revenu, l’envie de sourire aussi.
Le sel piquait ma peau. Une envie de café me fit me lever.
J’étais prête.

jeudi 8 octobre 2009

"Tourne la page" par Clairette

La mort l’avait finalement rattrapé plus tôt que prévu. A deux reprises il avait su lui faire un pied de nez.
En fait lui n’en savait rien, vu qu’il était mort.
Alors que moi je me retrouvais face à cette horrible question : pourquoi ? Pourquoi maintenant ?
La terrible loterie de la vie. Et oui le jour où l’on donne la vie, la mort est déjà à ses côtés.
Ne soyez pas horrifiés, c’est une réalité à laquelle nul ne peut échapper.
Si nous avions cette conscience, serions nous plus heureux ? Mais le propos n’est pas de mise.
L’artiste qu’il était n’avait laissé aucune place aux conventions, donc pas de décision sur la façon dont son dernier voyage devait se dérouler.
Et voilà le cercle infernal de la famille, où tout le monde y va de son : « moi, il m’avait dit que… » Un autre idem mais dans un sens différent.
aie, aie,aie ! Je n’avais qu’une certitude, c’est qu’un homme épris d’une telle liberté de son vivant ne pouvait aucunement souhaité rester enfermé dans une boite, quelle qu’elle soit.
Une grande solitude m’envahit soudain, je prenais conscience que je n’aurais pas droit au chapitre.
Alors j’ai accepté la sentence, la pire de toutes.
L’urne posée sur une étagère de bibliothèque. Quel sacrilège !
J’étais plus triste de cela que de son départ.
Quelques temps plus tard, il m’apparut en rêve, assis calmement sur une chaise, il avait l’air vieilli, les cheveux plus longs, toujours son costume noir en velours.
Il me regardait paisiblement, il s’est levé, je l’ai naturellement suivi.
Nous nous sommes retrouvés au bord d’une falaise surplombant un océan déchainé.
Nous marchions côte à côte.
Il portait son urne dans ses bras.

mardi 6 octobre 2009

La semaine du gout

Si cela vous amuse, je serai présente le samedi 17 octobre de 10 H à 12 H à la Bibliothèque de Saint Rémy afin d'animer un atelier d'écriture sous la forme d'un jeu de "questions-réponses".

lundi 28 septembre 2009

dimanche 27 septembre 2009

DAZIBAO

Ma première critique publiée, à propos de La nuit de la salamandre.

"Il y a un ciel qui s’ouvre sur un autre ciel" par Clairette

Bleu ou gris, bleu car c’est celui de ses yeux.
Je ne croyais pas le revoir, je ne pensais plus à lui
Un jour sans hasard je l’ai revu, les yeux toujours aussi bleus,
Il m’a simplement attiré à lui, je n’ai pu que lui dire oui.
Les jours ont passé, le bonheur enfin je le vis.
Il m’entraîne dans le tourbillon de sa vie
Et rien n’est plus joyeux que ses rires.

Bleu ou gris, gris car le gris de ma vie est parti.
Le temps s’écoule enfin dans le désir,
Dans le désir de moi pour lui, de lui pour moi.
Ne me le prenez pas,
Il remplit mon cœur de voyageuse imaginaire
Donnez-moi le temps de lui plaire
Laissez moi le temps de le garder dans mes bras.

"L'AURORE" par Clairette


Nouvelle récompensée le 9 septembre par une étoile d'or sur le site SCRIBEA

Pas le choix, malgré l’orage qui couvait, nous devions partir.
Je ne me sentais pas disposée à prendre ce train.
L'aube pointait son nez, le soleil avait du mal à s'éveiller, comme moi.
L'humeur était à la tristesse et à la nostalgie.
Je percevais quelques bruits qui laissaient supposer que chacun se préparait.
Pourrions-nous en parler ce matin ?
Je décidais, malgré la fraîcheur, de sortir prendre l'air.
Ma tasse de café à la main je me glissais en silence sur la terrasse.
J'ai toujours aimé ce moment de la journée.
La nature s'ouvre doucement, chaque matin pour elle est un renouveau.
Pourrais-je encore m'émouvoir de cela ?
Le ciel est sombre, chargé de douleurs. Ou était-ce mon cœur qui avait mal ?
Elle est partie, elle n’est plus là.
Curieuse perception à laquelle je vais désormais devoir m’habituer.
Quelques gouttes de pluie commencèrent à tomber.
Assise dans un fauteuil, je ne pouvais que m’imprégner de la beauté de cette aurore frémissante.
La porte s’ouvrit, il était temps de partir.
Non, pas encore me dit-il, je viens comme toi profiter de cette quiétude.
Le temps s’écoulait au ralenti, une brise légère s’était levée.
L’orage s’éloignait, il grondait au loin.
Le soleil s’était levé et commençait à dispenser une chaleur douce et rassurante, enveloppante.
L’espace d’un instant, nous avons cru oublier, mais nous savions tous que rien ne serait plus jamais comme avant.
L'émotion pousse les images du reve à la conscience.Sans cette émotion elles sombrent, elles disparaissent comme nous tous. Joyce Carol Oates

vendredi 11 septembre 2009

C'est la rentrée pour tout le monde

Pour info, samedi 19 septembre j'animerai un atelier à la bibliothèque de Saint Rémy entre 10 heures et midi et dimanche 20 septembre je serai présente à la journée des associations qui se déroulera en Arles toute la journée.

lundi 10 août 2009

"Interlude" par Clairette

Le temps a passé et le silence s'est installé.
J'ai espéré et le silence a perduré.
J'ai voyagé et je me suis habituée.
Je souris en pensant à ce silence que tu as souhaité.
Et en silence je t'imagine, j'entends ta voix.
Je suis là, silencieuse. Je t'attends, n'oublies pas tu as promis.

jeudi 6 août 2009

Voyageuse imaginaire

Le temps n'est plus à la réflexion mais à l'action.
Une page s'est tournée, le livre était lourd et épais, cela a pris du temps.
J'ai gravi la dune et contemplé l'horizon.
La marée avait emporté tous mes chagrins.
J'ai déposé les armes, le temps est à la reconstruction, à la revalorisation.
Voyage dans le monde de l'amitié vraie, franche, sincère.
Energie retrouvée, goût des sensations, prête à affronter.
La vraie vie commence....enfin !

Clairette

samedi 1 août 2009

De toutes façons, c'était complet !


Ils l'ont fait...Les OUAISCECOOL ont invité Les LOVERS pour un concert le 8 juillet à Paris.

vendredi 17 juillet 2009

Petite pause avant la rentrée

L'air de l'océan sera forcément propice à la préparation des ateliers de la rentrée.
Des projets plein la tête et le coeur.
Savourer l'attente du plaisir qui sera partagé.
Imaginer les plumes de chacun glissant sur le papier et entendre le son de vos voix restituant les écrits, et vos regards, vos attentes à mon égard.
Il me faut être à la hauteur, car vous le méritez.

Clairette

alors en attendant.....

Ecrire, c'est arrêter des parcelles d'instants pour les donner. Ecrire c'est déjà un peu arrêter le temps.

Claude Peloquin

samedi 11 juillet 2009


«Les choses qui nous apportent le plus sont celles que l'on emporte sans préméditation.»

David Foenkinos

mercredi 8 juillet 2009

Le Rimbaud de mes ateliers



Noir.


La pièce est noire. Le sol froid et dur sous mes pieds sentait l'huile. Sur de multiples étagères reposaient des instruments barbares, de plusieurs sortes : certains étaient des pièces en métal montées sur des manches en bois, d'autres des simples mais effrayantes tenailles de fer rouillées. Depuis combien de temps suis-je enfermée ici ? Je ne sais pas. Un Jour ? Un mois ? Un an ? Peut-être plus ? Peut-être suis-je devenue vieille, fripée et ridée. Je ne sais pas. Il fait trop noir. Mais, de toute façon, je ne peux plus rester ici. Je ne peux plus. Je ne veux plus.Un courant d'air. La ventilation s'est mise en marche. Un bruit sourd me fit sursauter. A quatre pattes, je m'approchais de la source sonore, et, en tâtonnant, j'effleurai du bout des doigts une pièce de métal. Froide et dure. Je la caressais et retirais vivement ma main. Je me suis coupée. Le sécateur qui gisait là, à mes pieds, était vraiment bien aiguisé. Comme si c'était fait exprès. Je le sais. Quelqu'un le veut ? Pourquoi pas. S'il le veut, pourquoi réfléchir ? C'était tellement évident. Je n'eu pas le temps de sentir la douleur. L'outil retomba, m'échappant des mains. Et puis je me rendis compte qu'il luisait étrangement, je ne voyais pas clairement, mais on pouvait distinguer un éclat bordeaux sur la lame. Je n'eu pas le temps de réfléchir, un flot écarlate s'échappait déjà de ma gorge et de ma bouche. Et alors ? Cela n'a pas d'importance. Tu te rends compte ? Je l'ai enfin trouvé. Finalement, c'est pas si pourri que ça, le bonheur.
Paul Autric

jeudi 2 juillet 2009

On n'est pas obligé de comprendre pour aimer. Ce qu'il faut c'est rêver. David Lynch


L'association "COMME-CI, COMME-CA" a eu la merveilleuse idée de mettre au goût du jour quelques textes de Molière, sauce moderne, jeunes talents. Merci

mardi 23 juin 2009

Il faut garder quelques sourires pour se moquer des jours sans joie.
Charles Trénet

lundi 22 juin 2009

Fin de la saison





Une année d'écriture en votre compagnie se termine,
D'ores et déjà nous savons que nous repartirons pour
un nouveau challenge à la rentrée prochaine.



vendredi 19 juin 2009

Métaphore de la vie,
Bonheur de ce que l'on supposait être des retrouvailles...après tant d'années,
Comprendre que ce n'était pas,
Que ce n'était plus,
Ou pas encore !
Un peu de tristesse ce soir,
Non.
Les instants partagés, même de loin, ont pansé les plaies, donné de la douceur,
Et révéler une existence.
J'aime.
Je suis aimée.
Peu importe qui est le qui !
Même s'il n'existe pas encore, il est là et je l'aime déjà.

Clairette

Les OUAISCECOOL fêtent la musique à Paris capitale de la France !!


jeudi 18 juin 2009

Encore combien de temps
Aurais-je ton sourire
Penché sur mon sommeil
A l'heure du bonheur ?
Encore combien de temps
Sans même rien se dire
Saurons-nous retrouver
Le chemin de nos cœurs ?
Encore combien de temps
Quand le temps nous sépare
Les heures seront-elles
Si longues loin de toi ?
Encore combien de temps
Lorsque ma vie s'égare
Aurais-je l'impatience
De t'avoir près de moi ?
Encore combien de temps
Faudra-t-il que l'on s'aime
Avant que d'être sûrs
D'avoir connu l'amour ?
Encore combien de temps
Resterons nous les mêmes
Heureux de nous aimer
Plus fort qu'au premier jour ?
Encore combien de temps
Faudra-t-il que je donne
Pour être sûr enfin
Que tu n'aimes que moi ?
Encore combien de temps
Resterons-nous ensemble ?
Si toi tu le savais
Surtout ne le dis pas !

jeudi 11 juin 2009

Tu es là pour me rappeler que c'est notre regard qui change et que dans un voyage, le plus long et le plus difficile est de franchir le seuil. Je t'aime


Regarde
Quelque chose a changé
L'air semble plus léger
C'est indéfinissable
Regarde
Sous ce ciel déchiré
Tout s'est ensoleillé
C'est indéfinissable
Regarde
Ces fanfares et musiques
Tintamarre et magique
Féerie féerique
Regarde
Moins chagrins moins voûtés
Tous ils semblent danser
Leur vie recommencée
Regarde
On pourrait encore y croire
Il suffit de vouloir
Avant qu'il ne soit trop tard
Regarde
On a tellement rêvé
Que sur les murs bétonnés
Poussent des fleurs de papier
Regarde
On a envie de se parler
De s'aimer de se toucher
Et de tout recommencer
Regarde
Plantée dans la grisaille
Par-delà les murailles
C'est la fête retrouvée
Ce soir
Quelque chose a changé
L'air semble plus léger
C'est indéfinissable
Regarde
Au ciel de notre histoire
Une rose à nos mémoires
Dessine le mot ESPOIR

jeudi 4 juin 2009


Par son silence, un mur peut révéler beaucoup de vérités.
Zhang Xianliang

dimanche 31 mai 2009


Henry James a dit
Il est temps de vivre la vie que tu t'es imaginée

mardi 26 mai 2009

Après l'expo du 23 mai






















Merci à Yasmina, Charles, Paul, Mathis et Dimitri, adolescents plein d'espoirs !
Vous avez fait du beau travail, et pour certain d'entre vous, vos parents présents ont ressenti la même fierté.
J'espère que nous continuerons encore longtemps à "produire" ainsi.


JE SUIS

Je suis un être humain qui vit, mais qui va sûrement mourir
Je suis un ballon de foot qui joue avec les hommes
Je suis une belle fleur qui sans eau serait triste
Je suis une carte de joker qui peut faire ce qu’il veut
Je suis l’amour et toi la haine, on est sœur, mais on ne le sait pas
Je suis un stylo qui ne pense qu’à écrire
Je suis un livre avec plein de jolis mots et plein de secrets
Je suis la terre avec toutes ses horreurs, mais qui espère continuer à tourner encore 1000 ans
Je suis le dieu qui est capable de jouer avec les hommes comme il veut

YASMINA


Il y a de l’air autour de ma tête, je suis en cours de français avec Clairette. J’aimerais être ingénieur météorologue. Je ne pense plus à rien sauf à mettre mon portable en silence.Il y a beaucoup trop de choses dans ma tête, mais le problème c’est qu’il yen a tellement que je ne sais pas ce qui se passe, car il y en a trop qui passe, je me gratte la tête.
Je regarde l’heure.
Si vous voulez mettre un peu d’air dans votre vie, il suffit d’ouvrir les fenêtres en grand et vous aurez enfin de l’air pour pouvoir respirer sans vous étouffer dans la pollution ou pour ventiler votre cerveau s’il est encrassé de toiles d’araignées, cela sert à les faire sortir.

CHARLES


COMMENT FONT LES MOUCHERONS POUR VOLER
SOUS LA PLUIE SANS ETRE MOUILLES

Un moucheron possède des ailes, des pattes et plein de zyeux
Ils volent de nuit de manière à éviter les dentiers d’origine « pigeonne »
Ils chassent de jour pour dénicher de grosses vaches à engloutir dans leur immense gueule de moucheron.
Par contre pour ce qui est de la question…
Je ne pourrai vous répondre que lorsque je m’en rappellerai….


ECRIRE


Ecrire, c’est mettre sur papier des impressions, des sentiments
C’est savoir se défouler, évacuer de la colère, de la tristesse avant le big bang
Comme confier un secret à un ami et être sûr qu’il ne le répètera pas.


PAUL


J’écris, j’écris sans rien comprendre
J’écris mais tout n’est que cendres
J’écris, j’écris et tout vient naturellement, tout coule,
J’écris, tout roule
J’écris sans m’arrêter
Et je continue à écrire comme ça
Je n’ai plus envie de faire des rimes… enfin si
Et puis zut, j’écris ce que je veux.

MATHIS


Ecrire c’est une façon de parler sans être interrompu.
Moi j’aime écrire parce que ça fait du bien.
« Ecrire », c’est se lâcher, c’est pour dire des pensées dans la tête ou dans le cœur.
Pour moi c’est très important de se lâcher sur une feuille et de pouvoir tout dire, le bien ou le mal.
Des pensées ou du passé qui nous regarde ou pas.

*I LOVE YOU L’ECRITURE*

DIMITRI

lundi 25 mai 2009

Porter la liberté est la seule charge qui redresse bien le dos.
Patrick Chamoiseau

jeudi 21 mai 2009

mercredi 20 mai 2009

dimanche 17 mai 2009

Le proverbe est chinois et l'image insolite...


"Les passionnés soulèvent le monde, et les sceptiques le laissent retomber."

samedi 16 mai 2009

Ma première critique à propos d'un livre que j'ai aimé

Auteur : Valéria Jourcin Campanile

Je vous invite à entrer dans ce roman, entre réalité et fiction, vous voyagerez dans les méandres des ténèbres qui vous transporteront dans un monde inconnu, à la fois terrifiant et attirant.
Vous goûterez au plaisir des lieux mais serez angoissés à l’idée de croiser des personnages qui vous sembleront …confiants et pourtant plus mystérieux les uns que les autres
L’écriture coule comme le sang versé des rituels.
Vous êtes dans la vie et dans le mystère.
L’histoire porte bien son titre.
La nuit qui appelle toutes nos peurs et la salamandre qui se régénère.

vendredi 15 mai 2009

George Sand a dit


L'esprit cherche et c'est le coeur qui trouve

samedi 9 mai 2009

Les ateliers adultes


Ecrire pour moi, c’est quoi ?...


Ecrire c’est sans doute « m’éloigner » de la réalité présente, quelquefois peu satisfaisante ! C’est m’évader dans le passé, dans mon enfance, dans d’autres lieux, d’autres milieux. C’est « fouiller » presqu’à mon insu et malgré moi dans ma vie, dans des « profondeurs » occultées mais qui réapparaissent au gré de l’écrit.
Ecrire c’est aussi exorciser… ce que je vis, le faire sortir, le dire tout simplement sur la page. C’est sans doute plus facile pour moi que le verbaliser.
Ecrire, c’est aussi et surtout le plaisir des mots, pour leur sens, mais d’abord pour leur sonorité, leur musicalité. Certains mots me paraissent extrêmement beaux, certains laids, d’autres encore terribles, impossibles à dire, à écrire.
Et puis écrire fait partie prenante de ma vie… Je me répète, mais je préfère l’écrit à la parole. La parole est tellement éphémère, tellement changeante. L’écrit ne varie pas, il est fidèle à lui-même, il ne peut être renié. A certains moments, je me délecte à relire ce que j’ai écrit.
Et puis écrire c’est CREER ! Et j’ai toujours ressenti ce besoin vital de créer qui me paraît être le leitmotiv d’une vie…. Mais je ne sais ni peindre, ni dessiner, ni modeler, ni sculpter, ni chanter, ni composer, alors « je me contente d’écrire »…

Marie Claire



Je suis…..

Je suis un ballon bleu qui vole dans le ciel.
Je suis une alouette qui vole sur le pré.
Je suis un chat fripon qui joue sur la terrasse.
Je suis cet arc-en-ciel qui enjambe le pré.
Je suis le gai torrent et la truite vermeille.
Je suis la barque verte qui tangue sur le lac.
Je suis le pêcheur calme qui dort près de son chien.
Je suis le marronnier qui touche les nuages.
Je suis le vent du Nord qui emporte les feuilles.
Je suis l’imagination qui m’emporte si loin.

Sylvie


Lettre à un écrivain

Ecrire à un écrivain n’est pas chose facile. C’est pourtant ce que je fais en vous adressant cette lettre aujourd’hui.
C’est votre écriture qui m’a touchée dès le premier livre.
Si belle, si fluide et, malgré cela, si simple.
Ne voyez aucun sens péjoratif au mot « simple ». Mais, à vous lire, il semble si facile d’écrire.
Votre univers est posé dès les premières lignes. Un univers souvent très sombre où l’espoir n’apparaît pas ou très peu.
Pourquoi cette désespérance ?
Reflète-t-elle un état d’âme ou êtes-vous un autre lorsque vous écrivez ?
J’ai beaucoup de mal à exprimer ce que je voudrais dire. Je n’ai pas d’inspiration. Les mots sont rebelles à venir.
Vous voyez, je vous rejoins dans une forme de désespérance. Une désespérance face à une page qui ne veut pas se laisser faire et où les mots se désagrègent à son contact.
Finalement, c’est peut-être la raison pour laquelle j’aime vos livres. Nous nous retrouvons au bout d’une ligne noire où l’espoir survient au dernier moment, telle une lueur libératrice.
Sur ces mots d’espérance, je vous attends pour votre prochain livre, avec sérénité.
Sylvie


A L’image de « la disparition de Georges Pérec »
Texte avec suppression de la voyelle U


C’était décidé… Elle allait partir faire le périple des ses rêves ! Non pas ce voyage lointain dont rêvent les gens, ni même ce petit voyage en Calabre, son projet d’avenir, mais simplement cette balade à vélo, avec ses sacoches, en totale liberté.
Le temps s’offrait à elle… alors elle allait en profiter ! Serpenter les chemins longeant la côte bretonne, avec l’océan comme spectacle permanent, omniprésent, vivifiant… s’arrêter, visiter les îles (Groix, Belle-Ile, Ré) et se diriger vers les Landes. Arpenter les pistes à l’ombre des pins et aller vers la frontière espagnole. Biarritz serait le terme de son échappée, en solitaire.
Et là, elle passerait la semaine entière… la plage, les bains, les footing, les promenades, les visites de galeries, d’églises, de chapelles, évitant le monde et s’immergeant dans cet environnement marin, sa passion. Elle irait même à la pêche dans les rochers et nagerait à l’infini, avec son masque, en apnée, derrière les bans de poissons argentés.

Marie Claire

Lou et Sarah… Octobre 2007


Comme chaque fin de semaine, Lou quitte la ville pour aller passer le week-end chez sa cousine. Lou est fille unique et elle adore retrouver Sarah, plus âgée qu’elle bien sûr, mais tellement amusante et surprenante !...
Sarah la taquine, lui joue des tours, et trouve toujours une occupation nouvelle et plaisante. Et en ce début novembre, l’occupation essentielle du dimanche s’avère être la cueillette des olives.
Un seul olivier trône au milieu du jardin… Il est haut, charnu, et ploie sous les verdales, ces petites olives vertes qui, en ce début d’automne, virent au rose, au violet ou au noir, selon l’exposition des rameaux.
Sarah sort deux échelles de la cabane de jardinier et donne la plus haute à Lou tout en la tenant de l’autre main, comme pour la rassurer ? Mais cette dernière est interloquée par la hauteur de cette échelle… Pourquoi Sarah lui a-t-elle donné la grande échelle alors qu’elle, elle a gardé la petite ? C’est inversement proportionnel à leur taille ? Bizarre… bizarre … songe Lou. Et elle se creuse la « cervelle » tout en dirigeant ses yeux vers la cime de cet objet de malheur.
Est-ce un acte délibéré de la part de Sarah, est-ce une erreur, est-ce une étourderie (Sarah est tellement distraite), est-ce une farce, a-t-elle conscience du danger que représente pour Lou le fait de monter tout là-haut ?...
Alors, elle a une révélation… Sans aucun doute, Sarah veut pouvoir continuer à bavarder avec sa petite cousine. Et avec une échelle plus petite, Sarah, qui mesure le double de Lou, aura son visage au même niveau que cette dernière..
Tout cela se bouscule dans la tête de Lou qui reste perplexe, les yeux rivés sur les plus hauts barreaux, alors que Sarah, stoïque, fixe un point à l’horizon, dans un mutisme total ! Tout cela est bien étrange, pense Lou, et un silence de plomb s’installe entr’elles, chacune semblant « plongée » dans ses pensées…
Et si c’était cela le but poursuivi par Sarah ?... Faire taire sa petite cousine afin d’être un peu tranquille et de pouvoir rêver à son prince charmant. Et oui, Lou a trouvé la clef de l’énigme, elle en est sûre.
La situation est tellement loufoque… Sarah est amoureuse !...

1ère étape septembre 2007 journée des assos


J'ai le trac, c'est officiel l'association existe et me voilà face à un public potentiel. La journée s'écoule au rythme des inscriptions à de futurs ateliers, je suis impressionnée.
Ce jour là la vie est belle !

De plus il fait très beau.

Petite mise en bouche du prochain atelier prévu le 13 mai 2009




Ce n'est pas ce que l'on dit qui compte, mais ce qu'on entend.




Faire semblant qu'un danger n'existe pas, c'est le meilleur moyen de tomber dedans.

vendredi 8 mai 2009

John CASSAVETES

Vingt ans après la mort du réalisateur, l'oeuvre de Cassavetes continue de marquer de son empreinte un certain cinéma. Entre système hollywoodien et revendication d'indépendance, le cinéaste a su rester libre, donnant naissance à quelques-uns des plus grands films du cinéma américain.

L'essentiel de John Cassavetes tient en moins de vingt ans et environ moitié moins de films. Produire peu, réussir beaucoup. De films fondateurs en chefs-d'oeuvre, il aura pourtant fallu du temps au père spirituel du cinéma indépendant pour faire reconnaître son travail dans toutes ses dimensions. Une oeuvre excessivement personnelle, déroutante, en marge des conventions comme de la contestation, dont les personnages et le style frappent, même dans l'exubérance. La vie et le cinéma de John Cassavetes se mêlent, l'une sacrifiée à l'autre, le tout dans le plaisir intense et permanent d'une évidente liberté. Entre l'argent des majors et l'indépendance, la scène et les plateaux de tournage, devant ou derrière la caméra, sa carrière pourrait presque sembler sinueuse, si elle n'était motivée par un unique objectif, à la fois noble et presque naïf, l'amour du 7e art. Acteur lui-même bien avant de s'essayer à la réalisation, ses premiers succès, il les doit à ses rôles au cinéma ('Rosemary's Baby', 'Les Douze Salopards'), et à la télévision. Mais renommée à part, sa connaissance du métier d'acteur et ses propres participations à certains films commercialement réussis auront sur son travail une incidence directe et constante. Leçon d'indépendance
L'expérience déterminante pour le cinéma de Cassavetes se situe en 1961. Alors impliqué dans le théâtre à New York, il loue une salle avec l'idée d'y faire venir des comédiens au chômage, qui pourront ainsi travailler ensemble et faire des rencontres. Personne ne vient. De là naît l'idée de 'Shadows'. Révolte cadencée jazz, le film est largement improvisé et les éléments du cinéma de Cassavetes sont déjà présents. La caméra évolue au rythme des acteurs qui semblent eux-mêmes guidés par leur seule spontanéité. La construction dramatique est un souci mineur alors que le vécu et les sentiments des personnages sont captés au plus près. Le budget du film est dérisoire. Cassavetes y investit ses cachets d'acteur, 2.000 auditeurs d'une émission de radio à laquelle il participe envoient chacun un dollar. Sur le plateau, tout le monde s'investit. L'envie était de faire un film, pour soi, par goût du cinéma. Grâce à un ami encore, il est projeté dans une salle ; malgré les nombreux proches réunis, le film est un échec. Le réalisateur parvient néanmoins à obtenir 15.000 dollars pour tourner de nouveau quelques scènes. En dix jours de tournage, il peut remonter 'Shadows' qui obtient alors quelques critiques favorables avant d'être envoyé en Europe où il sera également remarqué. Le succès d'un film initialement destiné à ses seuls auteurs vaut à Cassavetes d'être repéré par Hollywood. Installé sur les hauteurs de Los Angeles qu'il dit ne pas aimer, préférant laisser la nature aux poètes (1), il vit plusieurs expériences de réalisation catastrophiques. Dégoûté d'avoir été dépossédé du montage d''Un enfant attend' en 1963, il quitte les studios. Son départ est presque définitif.La méthode hasardeuse qui lui avait permis de réussir avec 'Shadows', un film d'une originalité formelle sans précédent, va être reprise et systématisée. 'Faces' revendique l'indépendance, le ton, la méthode. Cette histoire d'un couple en conflit radicalise et en même temps rationalise l'approche de Cassavetes. Il tourne en grande partie dans sa propre demeure, avec Gena Rowlands, qu'il a épousée en 1954, et Seymour Cassel qui constituent le premier cercle de ses acteurs réguliers. Cassavetes prouve à Hollywood, et au reste du monde, que réaliser un film sans le soutien des grandes compagnies - et donc sans contrainte, sans compromis commercial - est possible. Il faudra tout de même trois ans pour mener le projet à bien. Trois cents collaborateurs, pour la plupart bénévoles et Cassavetes lui-même, continuant d'investir et de s'endetter pour son film. Une fois de plus, c'est le plaisir qui guide les intérêts de chacun. Le contrôle est total, "on peut le montrer aux universités si on veut, on peut aussi ne pas le montrer du tout. Car ce film est à nous."

Des humains et du cinéma
'Faces' est une longue suite de ruptures, de plans longs, d'inserts et de gros plans. Les acteurs sont le coeur du film, et ce sont leurs impressions, leurs hésitations qui lui donnent chair. Capter l'expression des comédiens est tout ce que cherche à réussir Cassavetes, au moyen d'un mélange entre leur libre intervention, se déplaçant à leur guise, et de dialogues rigoureusement écrits. Contrairement à la rumeur née avec 'Shadows', les films suivants de Cassavetes sont écrits. Si les acteurs jouissent d'une grande liberté vis-à-vis du texte, c'est aussi parce que le cinéaste multiplie les prises, soumettant par là encore la technique et le matériel au jeu des comédiens. Le travail de Cassavetes en tant que réalisateur est résolument influencé par sa formation et son expérience d'acteur. En 1970, il réalise 'Husbands' dans lequel il joue aux côtés de Peter Falk et Ben Gazzara qui seront ses deux autres acteurs de prédilection. Des hommes, de l'ébriété, des excès et des femmes. Quelques questions sur la position masculine dans la société aussi, et toujours cette manière de montrer plus que de dire. Jouer relève pour lui du pur bonheur. A Peter Falk il offre ensuite dans 'Une femme sous influence' le rôle d'un chef de chantier dont la femme mentalement instable est incarnée par une Gena Rowlands monumentale, qui achève de justifier le style Cassavetes. Le plus bref de ses regards, la plus fugace de ses hésitations suffisent à disqualifier la notion même de ressort scénaristique. Pas d'effets de réel, mais du réel ; pas de sensationnel, seulement une vérité qui contourne le réalisme même. Suivant un registre assez proche, la comédienne joue Myrtle Gordon dans 'Opening Night', aux côtés de Ben Gazzara et de John Cassavetes. Double mise en abyme de la vie d'une actrice vieillissante et d'un milieu, ce film marque déjà un aboutissement pour le réalisateur et ses proches. L'oeuvre est d'une intensité éprouvante, qui éclaire de façon définitive les thèmes de Cassavetes. Une fois de plus, Gena Rowlands est confondante de vérité, à croire que la folie qui guette si souvent ses personnages n'est jamais très loin de menacer sa propre identité. L'indépendance subvertie
C'est encore Gena Rowlands qui porte 'Gloria', un film dont le scénario a été commandé par Hollywood, qu'il accepte même de réaliser. Car ses films, pour révolutionnaires et géniaux qu'il soient, ne rapportent pas d'argent. Après 'Meurtre d'un bookmaker chinois' et 'Opening Night', le cinéaste qui avait déjà hypothéqué sa maison pour 'Une femme sous influence' se retrouve fauché. Contradictions d'un système revendiqué, où la liberté se conquiert quelque part entre l'intransigeance absolue et le compromis vague.Bien sûr, en 1980, malgré l'échec commercial de ses précédents films, on commence à le connaître, jusque dans les bureaux de producteurs pour qui "indépendance" est un mot obscène. Lui commander un film implique d'accepter en partie son traitement particulier de l'histoire. Mais pour 'Gloria', il joue le jeu. Une intrigue claire et une approche de la mise en scène plus classique offrent au couple son plus grand succès commercial. D'une certaine manière, il y a quelque chose de l'évidence dans ce retour à un cinéma "aux ordres" avec lequel il s'était promis de ne plus frayer. S'il est possible de parler d'un véritable système Cassavetes, il allait presque de soi qu'il soit confronté à ses propres limites tôt ou tard. De la même façon que l'acteur finançait le réalisateur, il était logique que l'exécutant alimente l'indépendant. Travailler avec des comédiens réguliers s'inscrivait dans la même démarche d'autonomie. Engager des acteurs reconnus, des stars, aurait certainement nui à sa pratique d'un cinéma du dévoilement, oscillant entre l'euphorie et la dépression, serrant toujours au plus près l'émotion des comédiens sans jamais céder à l'explication ou à la justification psychologique. Si John Cassavetes continue de perturber vingt ans après sa mort, c'est non seulement pour son cinéma hors norme, à la cohérence unique, mais aussi pour sa personnalité insaisissable. Car s'il ne fut pas un réalisateur docile, il ne fut pas non plus un artiste maudit. Ni commercial, ni underground, il refusa d'être le porte-parole d'une génération dont il contourna à peu près toutes les préoccupations. "Si nous voulons rire en plein drame, nous rions" (3), lâche-t-il en 1965. Marginal par rapport à la contre-culture et à l'industrie, son positionnement n'est même pas indifférent. Il est ailleurs, suivant une perspective toute particulière, dont la liberté n'est pas le sujet abstrait, mais la méthode.

Mes écrits

Réponse au jeune en pleurs


Cher inconnu,

Je viens parfois m’asseoir à la terrasse de ce café. J’aime y goûter sa vie.

Je vous vois souvent, triste, c’est rare de voir un homme pleurer.Il se dégage de vous une profonde mélancolie. Ai-je parfois pensé à venir vous parler ? oui, malgré cette barrière invisible que vous mettiez autour de vous.Vous m’autorisez aujourd’hui à vous écrire.Que vous dire ? Vous parler de la vie, pas de la mienne, mais de la vie, avec ce qu’elle transporte de doux et de désagréable.

Je vais tenter de peser mes mots afin de ne pas vous heurter.

Aimez vous voyager, avez-vous voyagé ?Connaissez-vous le goût des embruns quand l’océan gronde et que les vagues se heurtent aux rochers ?

Avez-vous frissonné près d’une femme aimée ?

Vous rappelez vous votre enfance ? rieuse, tendre dans les bras d’un parent affectueux.

Un rayon de soleil qui affleure votre peau ?A moins que votre courte vie ne soit déjà chargée de chagrin, parsemée d’embûches.

Vos pleurs sont-ils de joie, de peine ?

Ne devenez pas étranger à votre vie, vous passeriez à côté d’elle qu’elle quelle soit, regardez la, saisissez la, nous sommes maître de notre vie. Si nous subissons c’est que nous acceptons.Alors posez-vous sur la case bonheur. Contemplez le beau, il est à portée de main.Il y a forcément en vous une porte que vous pouvez ouvrir, ouvrir sur une nouvelle espérance de vie, allez puiser en vous une énergie enfouie, vous n’êtes pas seul. Et dites vous qu’il y a forcément quelqu’un fait pour vous quelque part. Pleurez si cela vous fait du bien, mais souriez, riez, cela vous ira beaucoup mieux.Je le sais, je l’ai entrevu.



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La mort d’une gomme

Ci-gît ma gomme, je viens de la jeter.Elle faisait partie de mon quotidien, je l’utilisais peu. J’ai toujours écrit un avec un crayon de papier mais je gommais très rarement.

Elle était là c’est tout.Quand je me déplaçais, je me prenais toujours ma trousse qui contenait quelques crayons, un stylo plume, indispensable pour la missive importante et ma gomme.

Je la mâchouillais parfois dans mes moments de réflexion ou d’hésitation.Je lui trouvais bon goût, du moins au début. Elle était blanche et parfumée à la vanille. Odeur très douce agréable au nez.

Il parait que le souvenir olfactif prédomine sur tous les autres.On se rappelle toujours une odeur d’un passé plus ou moins proche, très souvent associé à un délicieux souvenir.En fait l’odeur de ma gomme ne me rappelait absolument rien, si ce n’est l’odeur du thé que je bois parfois.Ceci dit quand je la mâchouillais, des petits morceaux se détachaient que je recrachais en pestant.

Et je la reposais sur le bureau jusqu’à une prochaine fois.

Elle faisait partie du décor, petit objet insignifiant, mais malgré tout potentiellement indispensable, car elle servait de temps en temps …

Un jeune garçon venait chez moi en soutien scolaire et il aimait écrire avec un crayon de papier, il faisait pas mal de fautes donc gommait souvent.Je lui prêtais ma gomme.A partir de ce jour je n’ai plus eu envie de la mâchouiller.Elle ne m’appartenait plus.Curieusement j’en ai racheté une neuve pour ce garçon et j’ai laissé la mienne sur mon bureau…jusqu’au jour où je me suis dit « quelle drôle d’idée de conserver cette gomme, elle est toute rabougrie, un peu sale aussi ».Je l’ai regardée en me demandant ce que je pourrais bien en faire. Je l’ai d’abord enfouie au fond d’un tiroir.J’aurais tout aussi bien pu la jeter, ce que j’ai fini par faire bien plus tard.Elle a donc fini sa vie dans une poubelle.

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Je dois à mes amis presque tout ce que je suis.Ils ont cru en moi qui ne croyais pas en moi-même.

L’estime de soi, ou plutôt l’absence d’estime de soi. Cela ne se guérit pas par un seul claquement de doigt.

Mes amis largement contribué à me la rendre.

Quand j’étais petite je rêvais toujours d’être quelqu’un d’autre, je m’identifiais à des personnages imaginaires à qui tout réussissait.

Parallèlement à ca, je prenais en charge la vie de la maison, j’avais 11 ans et nous étions restés mes frères et moi avec mon père à la suite de la séparation de mes parents.Je m’étais investi d’une mission. Je m’occupais de tout et cela me rendait heureuse. Je sais avec le recul que bien entendu j’attendais une reconnaissance. Elle n’est pas venue de ma famille, mais de mes amis et des proches qui m’ont raconté leur vision de ma vie beaucoup plus tard.

En grandissant j’ai conservé ce besoin de m’isoler, de rêver une vie. C’est un beau paradoxe chez moi car j’ai réellement une vie imaginaire très dense, mais également une vie de quotidien très intense.Je me suis rarement ménagée. D’où un sentiment de frustration quasi permanent.
Je trouve mes modèles de rêverie bien entendu dans des films ou des livres. Oh rien de romanesque dans tout cela, mais j’ai besoin de cette indentification. Un petit exemple : Diane Keaton dans le personnage d’Annie Hall, je voulais être à la fois l’une et l’autre. Le personnage de Nana dans le roman d’Emile Zola m’avait adolescente fortement impressionnée, surtout pour l’environnement dans lequel elle évoluait.Je me suis baignée dans tous les livres d’Agatha Christie, je trouvais les personnages très ancrés dans la réalité.Je crois très sincèrement que mon besoin « d’être une autre » a atteint son apogée quand j’ai découvert Karen Blixen, le film bien entendu, mais totalement romancé par rapport à ses livres. Je les ai tous lu. Sylvia Plath aussi, mais bon je ne suis pas là pour parler de mes goûts littéraires, même s’ils ont beaucoup influé sur ma vie.Je suis une contemplative et j’aime ça.
J’ai des amis qui m’apprécient, qui apprécient mon courage, ma clairvoyance, ma sensibilité, ma culture, mon authenticité, ma sociabilité, mon humour, et j’en passe.Mais je ne suis pas satisfaite pour autant.

Dois-je chercher du côté de ma mère ? j’ai toujours eu le sentiment qu’elle me jugeait, sans arrêt dans la critique.
Du côté de mon père ? lui qui disait de moi très souvent « quoi que tu fasses tu fais bien ».J’étais la seule fille parmi sept garçons. Mes parents se sont séparés j’avais 11 ans.Les amis sont devenus le refuge. C’est toujours auprès d’eux que j’ai pu me ressourcer, jamais dans le jugement toujours dans la construction.Toujours en demande d’amour constant, qu’à cela ne tienne ils m’en donnaient.J’ai demandé beaucoup et j’ai reçu beaucoup.Je crois quand même avoir donné sinon je ne pense pas que la amis de la première heure, les premiers remontent à l’adolescence, seraient toujours là.Pour certaines l’amitié dure depuis 40 ans, une amitié indéfectible.La chance aussi, passé 40 ans j’ai trouvé mon pygmalion, l’homme brillant, cultivé, celui qui traduit vos émotions et vous aide à les canaliser, celui qui admire votre culture de vie et qui comprend et accepte ce que vous êtes.

Alors oui je dois à mes amis, qui ont su il y a quelques années, dans une période très noire pour moi, me porter, me supporter et m’ont permis de trouver une confiance en moi largement ébranlée.Le temps a fait son œuvre.

C’est à eux que je dois d’avoir pu aboutir dans des projets autour desquels je tournais depuis longtemps sans jamais oser sauter le pas et vivre une vie que je n’aurais jamais osé rêver.

Je suis aujourd’hui fière de moi et fière de les savoir dans ma vie.Une amitié se mérite et je peux la conjuguer au pluriel, au féminin, au masculin.Je leur dois mon accomplissement.

Alors merci .

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Trouble et déception

C’est alors que mes yeux perçurent et que mon subconscient enregistra quelque chose d’insolite.
Je somnolais doucement dans mon fauteuil dans la pénombre. Le livre que je lisais venait de me tomber des mains.
Je ne sortais plus du château depuis un certain temps, car suite à une chute de cheval, je m’étais brisée l’astragale.
Je restais souvent seule plongée dans mes pensées, qui inévitablement m’emportaient vers lui, François de Rohan que mon père avait convié à souper.
C’était un cousin éloigné dont je n’avais jamais fait la connaissance, car il demeurait fort loin de chez nous, mais il était venu passer quelques jours à Château Bercy avec quelques amis et père les avait invité.Je le soupçonnais d’avoir organisé ce souper pour animer mes fins de journées quelque peu moroses et solitaires et je lui en était très reconnaissante, d’autant qu’à cette époque de l’année, nous approchions de noël, le temps restait incertain.
Nous avions échangé un ensemble de banalités lors de ce dîner, nos regards s’étaient souvent croisés et le trouble s’était lentement immiscé en moi.J’étais donc seule dans la bibliothèque en cette fin d’après-midi, du moins je le croyais, et qu’elle ne fut pas ma stupeur de voir plantée devant moi Emilie, ma bonne, qui ne disait mot.
Elle tenait à la main un petit paquet que l’on avait déposé à mon intention.
Je le pris délicatement. Enveloppé avec de très fins rubans. Je n’osais l’ouvrir, j’hésitais.Allais-je lire d’abord le mot qui l’accompagnait ?
Plongée dans la douceur du moment, je congédiais Emilie.Mon cœur s’était accéléré.Il pensait à moi, je l’espérais fiévreusement. Je goûtais à ce plaisir, tout en ouvrant la boîte.
Quelle ne fut pas ma surprise de découvrir un bracelet sur lequel étaient montées de très jolies et très fines pierres, mes préférées, de magnifiques lapis lazulis.Je tremblais, il ne m’avait pas oublié.
Je mis le bracelet à mon poignet, les pierres scintillaient dans la pénombre.Je les contemplais tout en saisissant le mot que j’avais laissé de côté.
Très laconique, « je vous souhaite un très prompt rétablissement » François de Rohan.
Je fus envahie par une profonde mélancolie. Ce n’était qu’une formule de politesse sans plus.Mon romantisme avait une fois de plus prit le pas sur une simple attention.
Mon père à ce moment là entra dans la pièce.Il vit dans mon regard un profond désarroi.
Je ne pus lui cacher ma profonde tristesse.
Père qui n’avait de souci que mon bonheur et désireux de me sortir de cette dépression qui m’envahissait me promit une grande fête pour Noël qui approchait et ferait venir les joueurs de luth et nous danserions la pavane, même s’il devait me porter.Je me mis à rire et l’embrassait affectueusement.

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VISITE DE L’OMBRE AU CREPUSCULE


Un soir, alors qu’il était dans sa chambre à méditer, il entend frapper à sa porte.

Alors vous êtes revenu ? Je vous croyais disparu à jamais.Le temps a passé, ma jeunesse s’est enfuie. Et vous qu’avez-vous fait pendant tout ce temps ?Je vous ai quelquefois cherché. Vous n’étiez jamais là quand le besoin pour moi se faisait sentir d’être rassuré.

Je déteste la solitude. Vous êtes mon repère, ma nécessité, la présence indispensable à mon avancement dans la vie.J’ai parcouru le monde, fait mille connaissances avec lesquelles je me suis enrichi, meurtri aussi, mais toujours je vous cherchais.Lassé je suis rentré au port de ma vie.J’avais vieilli. Le temps était aux questions sur l’existence, le bilan de sa vie quand la fin approche.Pourquoi partir si loin quand l’essentiel est à portée de main.
Mais vous l’ombre de ma vie, vous avez disparu !

Il faisait si beau ce jour là, nous marchions côte à côte, j’aurais pu vous toucher, mais à chaque fois que je tendais le bras vous vous écartiez de moi.
Vous n’étiez pas loin me dîtes-vous et pourtant à la nuit tombée vous vous êtes enfui.

Revenez près de moi, je souhaite partir serein, votre silence m’apaise.

Je sens la brume m’envahir, j’aime cette torpeur qui m’enveloppe, cette jolie lumière qui apparaît au loin, restez près de moi, cette fois-ci c’est moi qui part ...