lundi 26 octobre 2009

"Fuite et renaissance" par Clairette


Avais-je le droit de le laisser ? Quelle drôle de question !
Cela faisait déjà pas mal de temps qu’il revendiquait sa liberté, mais il ne partait pas.
Plus rien ne me retenait.
Un doigt sur la carte, une valise à la main et j’entrevoyais ces quelques semaines à venir comme une deuxième vie qui commençait.
Je fermais la porte en laissant derrière, du moins je l’espérais, toutes mes douleurs.
La roule défile. Je suis pensive, le temps d’un long flash back et me voici arrivée.
J’ai toujours su que je reviendrais dans cet endroit que je ne connaissais pas. Si, si, je dis bien revenir, je l’ai tellement rêvé.
Pourtant d’autres lieux m’attiraient, mais inexorablement c’était LA que je devais me rendre.
Aller à la source, comprendre.
La maison se trouvait à fleur de dune, nous étions à la fin du printemps.
Le son magique des vagues qui viennent frapper sur les rochers.
La marée était haute, un vent léger donnait au ciel une couleur particulière, passant du bleu limpide au presque blanc.
Cette fin de journée semblait assez irréelle.
Il faisait très doux, l’envie se fit sentir de goûter à la nuit sur cette plage déserte. Affronter toutes ses peurs.
Celle du noir, de l’immensité de l’eau, du silence qui nous enveloppe, qui rend chaque bruit plus inquiétant qu’il n’est en réalité.
J’avais la nuit pour accepter cela.
Enveloppée d’une couverture, je m’allongeais sur la plage, tentant de contempler les étoiles qui commençaient à scintiller.
Mon cœur battait très fort dans ma poitrine. Il me fallu beaucoup de temps pour apprivoiser cet environnement que je croyais plus dangereux que celui dont je tentais de me détacher.
La présence des autres, même hostile, rassure. Pourquoi ? Je fermais les yeux en tentant d’éloigner de mon esprit toutes mes indécisions, toute l’acception de la violence subie. Je suis tellement fatiguée.
Peut-être m’étais-je endormie. J’avais un peu froid, le bruit des vagues s’était éloigné.
La nuit était déjà moins noire, je me sentais rassurée. Le calme intérieur était revenu, l’envie de sourire aussi.
Le sel piquait ma peau. Une envie de café me fit me lever.
J’étais prête.

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